J'ai écrit un long long commentaire (ici) sur cette note de François Guité, et je crois que ce commentaire a le mérite d'être publié dans le Mont Olympus.
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Aujourd'hui, en période de math, la conseillère d'orientation est venue nous voir pour nous parler des choix de cours de math l'an prochain. 416, 426, 436 ça n'existe plus. Maintenant, à la sauce réformique, ça donne Histoire Société et technique, Science naturelle et >TechnicoScience>... mais c'est pas à cause qu'il y a 'histoire' et 'science' que ça touche un ou l'autre : c'est des mathématiques, ça a juste l'air que le gouvernement a manqué ben gros d'imagination. Nous, au programme international, on a le choix seulement entre les deux plus techniques (les deux plus poches, dis-je), donc adieu Histoire Société et technique, ce qui m'intéressait. La description de HSt c'était quelque chose du genre «pour ceux qui aiment coopérer, qui ont de l'entreprenariat naturel et du leadership, ceux qui veulent s'ouvrir sur le monde et les réalités sociales, etc.»... c'est presque exactement le profil de l'apprenant du programme international, ça!! Mais non, même si c'est ce qui rejoint le plus la philosophie du programme, on n'a pas le droit de le prendre, c'est trop facile pour nous, blablabla et blablabla. Depuis que je suis entré au programme international, les profs nous disent qu'on n'est pas plus intelligents que les gens au général et surtout que nous sommes évalués avec les même exigences qu'eux, que si 60% c'est acceptable au général, ce le serait aussi au programme international. Mais là attention, aujourd'hui on a appris que si on n'a pas au minimum 70% (me semble que c'est ça, je suis plus trop sûr) on ne peut pas aller en Sn, encore moins en TS! Pour rester au PEI l'an prochain ça prend 75% de moyenne générale. Pour passer un cours c'est 60%. Si j'ai 65% en math, ça revient à dire que je suis retiré du programme à cause de la note que j'ai reçue d'un cours que je passe!!! Imaginez!
Le pire c'est quand le prof a ouvert la bouche, ça a été tellement décourageant. Même pour les meilleurs de la classe! J'aurais eu le goût de lui crier «Hé man on est pas des robots! Calme toi un peu, on est des jeunes d'au maximum 15 ans!». Il nous a expliqué les cours et comment lui il voit ça, puis a carrément dit que pour TS il faudrait avoir au minimum 90% pour garder la tête hors de l'eau. Une fille dans la classe s'est affolée un peu et a demandé «Mais coudonc, monsieur! Vous êtes en train de nous dire que si on a pas plus que genre 75% on doit lâcher le PEI?»... et là le monsieur de répondre, super calme, «ben oui, c'est exactement ça»! Tout le monde est parti à rire, mais on gage-ti qu'y en qui ont eu des sueurs froides? Franchement, come on! Là ils nous ont donné une belle tite feuille et ils nous ont demandé de cocher le cours qu'on préfèrerait. J'ai coché Sn, mais à côté de la case y'avait un astérisque. Ça renvoyait à une note en ptite écriture qui disait qu'il fallait avoir X% (remontez plus haut, je l'ai écrit) pour pouvoir cocher ça. Mais moi je l'ai pas du tout ce foutu X là... alors ils voulaient que je fasse quoi? Que je coche rien? Que je coche HSt et que je sorte de la classe tout de suite pour aller dans une classe du régulier?
C'est ce que j'avais à dire. Faisons maintenant le lien avec ce qui me fait écrire ça. On nous pousse trop. Avant la manière dont je voyais la réforme c'était que ce serait plus facile, qu'il suffisait d'être compétent et non de tout savoir pas coeur. Absolument pas! On voit plus de matière, les exigences ont monté, on voit des choses en première secondaire que ma soeur (qui est maintenant au CEGEP), elle, a vu en quatrième. On nous dit qu'on a moins de devoirs que ceux avant... pourtant on trouve tous qu'on en est bombardés, et avec raison. On nous en demande trop. L'élite. La perfection, l'utopie. C'est ce qu'ils veulent qu'on soit... mais ce ne sera jamais ce qu'on est. Certains, sous la pression, peuvent craquer, quitter le programme international . Mais c'est sûr qu'il y en a qui vont en faire des nuits blanches, qui vont en brailler des shots, qui vont stresser, qui vont en avoir de problèmes de santé... et c'est ces gens là, à cause entre autres de ce qu'on exige de nous, qui seront le plus poussés à consommer des 'smarts drugs'... le problème est à quelque part, les 'smarts drugs' sont selon moi rien d'autre qu'un symptôme de ce problème.
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Ouais, je sais, je l'avais sur le coeur...
11 mars 2009
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6 commentaires:
Vous m'inspirez, cher monsieur !
http://www.gilles-jobin.org/jobineries/index.php?2009/03/11/842-vive-felix
J'ai plutôt une façon de pensée contraire à la tienne, en tout cas en ce qui concerne la difficulté des cours. Je les trouve trop faciles, peu motivants. En même temps, j'ai passablement de misère à m'organiser avec tout le travail en dehors des cours, car je manque d'organisation. Je ne blâme pas seulement mon fouillis, mais aussi la gestion du temps des professeurs.
Aujourd'hui, mon professeur de mathématiques a passé vingt-cinq minutes à argumenter avec une élève qu'il jugeait problématique, chose qu'il avait déjà faite lors de plusieurs autres cours, parfois encore plus longtemps. Il a passé 15 autres minutes à radoter à propos des choix de cours en mathématiques, puis a survolé certains problèmes que nous avions à faire en devoir.
Et c'est comme ça dans la plupart des cours. Les professeurs semblent ne pas avoir assez de matière pour remplir leurs cours, ou alors ils se permettent de gaspiller notre temps.
En fait, c'est plutôt la deuxième option, parce que ce qu'on ne fait pas en classe, on nous le donne en devoir.
En même temps 75% en math, c'est pas ben ben dur à avoir... (enfin pour moi...)
C'est seulement dans une compétence, si je me rappelle bien. Il faut avoir une moyenne disciplinaire (donc une moyenne des trois compétences en mathématiques) supérieure à 80% et plus de 75% en compétence 2, qui compte pour 40% de la note en mathématiques, si je ne m'abuse.
%$#@#%
Je suppose que ce ne serait pas convenable que je démontre que je sais sacrer.
Le cours de Culture et société a tellement de potentiel, il pourrait tellement être signifiant, correspondant au descriptif que tu as reçu.
Ben non !
Mais tu sais ce qui se cache derrière tout cela, Félix ?
Le manque de ressource. C'est tout.
@ Gilles : Oh :-) Merci donc de cette note, surtout le titre de l'article X-D
@Mike : Bien sûr, que c'est ennuyant! Mais pas assez de matière...? Faut dire qu'en math je rush beaucoup. Mais bon, en gros, je crois que ton opinion a du bon sens aussi
@Zippy : « enfin pour moi »... exact ;-)
@Missmath : Je sens une tite tristesse dans les nuances de ton clavier... Je crois qu'on est plusieurs à l'avoir sur le coeur... et t'as raison, c'est (aussi) à cause de ça. Triste, notre situation à tous au Québec.
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