6 juill. 2009

L'éditorial de l'année!

Malheureusement cet éditorial n'est pas de moi :-P Ce soir je veux immortaliser un éditorial fait par François M. Gagnon, étudiant de l'Université Laval, dans le journal étudiant Impact Campus. J'adore Impact Campus, il est indispensable pour moi à chaque fois que j'attends mon bus au terminus de l'Université. C'est frais, comme média! Et ça couvre des choses qui, sinon, ne passerait jamais dans les médias. Genre que eux cherchent toujours à relater les choses qui touche leurs lecteurs, des choses intéressantes et non usuelles qui donnent un sourire en coins (lorsque c'est des opinions), une bouche ouverte (lorsque c'est des sciences ou des innovations) ou un front plissé (lorsque c'est de la politique et de l'économie). Genre les médias que les gens lisent pour la plupart ça relate les événements, c'est monotone il me semble. En politique et en économie, Impact Campus a le don de prendre les détails existentiels, voire de choisir des sujets que d'autres médias ne pensent même pas qu'ils sont en soi des sujets, qui amènent des réflexions et laissent très bien entrevoir (tout en respectant les règles de base du journalisme!) l'opinion de l'auteur. Vraiment, j'adore Impact Campus, surtout les opinions! (notez que je suis déçu de ce paragraphe, que je n'ai pas su trouver les bons mots pour dire ce que je veux dire)

Le texte qui suit a été écrit dans la rubrique Coup de gueule de l'édition du 12 mai 2009. Je le recopie intégralement ici parce que je veux le garder sous la main, mais aussi car je ne connais pas assez le site de l'Impact Campus pour savoir si je vais pouvoir le retrouver dans un, deux ou dix ans. Le site a l'air bien fait, mais si je me fie sur Cyberpresse, j'ai malheureusement souvent beaucoup de peine à retrouver des articles que j'aime bien. Voici, mesdames messieurs, un chef-d'œuvre de coup de gueule signé François M. Gagnon! (important : les droits lui appartiennent, il en fait ce qu'il veut, je ne me les approprie pas et je ne les impose pas à la licence de mon blogue) Je tiens à dire que je ne trouve rien de mal au fait des noms de rues dans la ville de Québec, qui reflètent notre histoire. Juste que je trouve les propos de l'éditorialiste très justes et sensés, mais surtout rigolo et d'une sacrée vérité!







Je le jure



// Par : François M. Gagnon

J’ai la chance de n’avoir jamais été convoqué au tribunal, mais je suis certain qu’il ne s’agit pas là d’une expérience gratifiante. Certes, si l’affaire est juteuse, on a peut-être droit à un portrait de soi au crayon de couleurs, mais je n’ai pas l’impression qu’on en ressort grandi.

En plus, on nous y demande de jurer sur une Bible, ce qui est un choix assez facile lorsqu’on considère que sur les 3961 toponymes utilisés par la Ville de Québec, on y trouve 178 saints, 17 monseigneurs, 9 curés, 6 cardinaux, 5 chanoines,
4 abbés, mais une seule rue des Sciences-Sociales. Si on me demandait de jurer sur ce livre, je dirais : «Non, je ne jurerai sur rien d’autre que sur Wikipédia».

Sérieusement, quand on y pense, Wikipédia est beaucoup mieux que la Bible : ses collaborateurs sont identifiables et identifiés, on y trouve un historique clair des modifications (ultra-rapides) qui y sont apportées à tout moment du jour et de la nuit, et elle est déjà disponible dans plusieurs idiomes. Les gens qui y contribuent s’efforcent de garder un point de vue neutre (un constant leitmotiv pour ceux-ci, ils peuvent se disputer pendant des pages et des pages pour être bien sûr que les virgules sont claires), et d’aucuns ne la considèrent comme meilleure que Britannica!

La Bible, cependant, aurait été «dictée» par une seule personne, sous le pseudonyme cryptique de «Dieu». Les modifications sont au mieux des erreurs, au pire des détournements. Les nouvelles éditions sont faites à une fréquence «tortuesque» et, après des milliers d’années, nous ne savons même pas si «Elohim» doit être traduit au masculin ou au pluriel! N’est-ce pas là un détail plutôt crucial entre le monothéisme et le polythéisme?

Tenons-nous en plutôt au «technologisme». Pas en basant notre vie de façon aveugle sur les gadgets, mais plutôt en nous tournant vers nos immenses ressources intellectuelles lorsque nous sommes confrontés à des questions sur le monde qui nous entoure. Certes, certains vous déconseilleront de citer Wikipédia. Des professeurs, par exemple. Mais soyons clairs : personne, en bonne santé mentale, ne citerait sérieusement un ramassis de prêches approximatifs lorsqu’il a à sa disposition un ramassis de demi-vérités modifiables par le monde entier! Et mieux vaut un gigantesque réseau où tout le monde peut écrire et lier ses pages, qu’un ouvrage poussiéreux qui ne fait pas de liens hypertextes vers d’autres sites de référence.

Si Dieu existe, je veux plus qu’un vieux livre. Pour prouver Son existence, je veux qu’Il modifie la page à Son sujet sur Wikipédia, qu’Il y ajoute un lien vers Son profil Facebook, et qu’Il m’envoie un message texte pour m’en avertir. En attendant, je me contenterai avec bonheur de communiquer de plus en plus facilement avec mes colocataires terriens.




La photo est de Pascal Huot. Le texte original est ici. J'ai bien hâte de voir dans 5 ans si je pourrai encore y accéder... j'espère!

2 commentaires:

Zippy a dit...

J'ai trouvé ça très ordinaire, et la comparaison entre la Bible et Wikipédia incongrue. Par contre on est bien d'accord que dans une société soit-disant laïc il est surprenant que l'on doivent encore juré sur la Bible (imaginez un musulman ou un athée juré là dessus :P)

François Gagnon a dit...

(Je me permets d'ajouter que la section «Coup de gueule» est réservée à un style humoristique et à une opinion amplifiée. Ce texte ne représente donc pas la rigueur habituelle du journal!

C'est probablement pour ça, Zippy, que tu trouves la comparaison incongrue. En tous cas, merci pour vos commentaires!)